Notre histoire
En 1964 nous avons quitté la région grenobloise et ses montagnes pour venir nous installer en Bretagne, au bord de la Mer, à Saint Jacut de la Mer. Nous y retrouvions la maison familiale de vacances dont nous venions d'hériter.
A cette époque notre propriété était beaucoup plus isolée que de nos jours et je pensais que la présence d’un chien était indispensable. Ce devait être « un nez plat », il ne devait pas être trop grand et fort à cause de notre petit dernier (exit donc les gros molosses et le boxer) il devait être le compagnon de jeux des 3 enfants âgés respectivement de 6, 4 et 2 ans et avoir un physique dissuasif pour éloigner les importuns. Après avoir bien épluché les revues canines d’époque nous avons conclu que le bouledogue français correspondait parfaitement à ce que nous recherchions.
Nous avons donc quitté Grenoble avec les 3 enfants et Siamy le chat siamois que nous avions recueilli, avons fait un détour par Médis dans les Charentes pour acheter notre premier bouledogue, une femelle bringée, Nebka de la Verdonnerie et sommes arrivés dans cette demeure que nous n’avons pas quittée depuis.Nebka avait un excellent caractère ce qui ne l’empêchait pas d’être bonne gardienne. Nous étions si enchantés de sa présence que nous avons décidé de lui donner un petit compagnon. Nous avons réussi non sans mal à acheter Orion des Eaux Vives de la Nugère qui était né en Auvergne.
Malheureusement nos deux boules sont morts jeunes : Nebka d’un pyomètre (nous n’avions hélas pas tous les antibiotiques dont nous disposons actuellement) et Orion est décédé peu après, victime d’un infarctus dû manifestement à la « dépression » qui avait suivi la mort de Nebka.Nous n’avons pas eu le courage de reprendre des bouledogues tout de suite. Le hasard a mis sur notre chemin Wolf un chien de type berger belge perdu sur la route, puis une belle chienne Griffon Korthals Cora, délaissée dans des conditions indignes. Il y a eu aussi 8 chats qui sont arrivés les uns après les autres à la suite d’abandon.
Peu à peu j’ai aussi monté un élevage de chinchillas qui est devenu un des plus importants de France. Pendant ce temps là mon époux avait un emploi dans le prêt à porter féminin à Dinan.
Puis la ménagerie familiale s’est accrue de volailles d’ornements bizarres, de lapins étranges, de chèvres, de moutons nains et d’animaux exotiques dont la plupart provenaient de « laissés pour compte » de voyageurs inconscients qui les avaient ramenés et qui s’en débarrassaient auprès du Muséum d’Histoire Naturelle où travaillait un ami. Nous avons ainsi partagé la vie d’un couple de lamas guanacos, d’une guenon patas, de coatis, d’un kinkajou, d’un porc-épic, de porcs du Vietnam, de renards sud-américains et français et de plusieurs perroquets...
A cette époque nous étions déjà passionnés par la sélection et l'excellence et nous avons participé au Concours agricole général de Paris avec succès remportant par 2 fois le 1er prix avec des dindons tricolores du Colorado et le prix spécial de la ville de Strasbourg avec des canards coureurs indiens.Même si on vit avec son arche de Noé dans un petit paradis la vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille.
En 1971 mon mari a du faire face au chômage. Et en 1973 la crise pétrolière rendait mon élevage de chinchillas déficitaire.Il a fallu l’arrêter définitivement .
Pendant cette période nous avons pratiquement vécu en autarcie, cultivant un vaste potager et mangeant notre production avicole ou cuniculicole.
Mais avec 3 adolescents à charge il fallait absolument trouver un travail plus rentable. Nous avons donc choisi de bâtir et créer une discothèque dans notre village touristique qui en était dépourvu.
C’est à ce moment que les Dogues de Bordeaux sont entrés dans notre vie avec Igor du Mont Clarence promu gardien de la bonne ambiance de la discothèque. Il a été rejoint par deux lices Linka du Bois des Cannelles et Nina du Domaine des Sources. Nous avons alors pris notre affixe « de Landouar » nom que portait le village avant son évangélisation par Saint Jacut.Mais le regret des bouledogues nous tenaillait toujours et encore. En 1979 nous franchissions le pas et Palmyre de la Montparrière venait partager notre vie, suivie bientôt par Pamela de la Fontaine des Eaux. Elles ont longtemps partagé la maison avec les Dogues de Bordeaux.
Nous avions élevé tant d’animaux qu’il était impensable de ne pas élever de bouledogues et au fil des années la petite famille a augmenté pour notre plus grande joie.Peu à peu avec le travail nocturne épuisant et le succès de notre établissement, nous avons du réduire, non sans déchirement le nombre de nos protégés à plumes ou à poils, exotiques ou non.
En 1985 nous avons cessé l’exploitation de la discothèque et nous nous sommes définitivement consacrés à l’élevage des bouledogues et aux expositions.
Ils ont toujours été élevés en famille, profitant pleinement de la maison et des jardins, toujours accessibles par les portes fenêtres ou les « chatières ». Le nombre important de pièces et de dépendances a permis de ne pas utiliser de cages et de les faire vivre libres.En 1999 nous avons pris notre retraite définitivement avec encore 9 bouledogues qui ont vieilli et nous ont quitté peu à peu.
L'histoire se termine donc presque comme elle a commencé. Nous n'avons plus qu'une boulette qui partagenotre vie actuellement, Joulya de la Clairière de Nimba, une chatte siamoise, Félicie, recueillie comme l'avait été notre premier siamois et un de ses demi-frère noir Hugo .
C'est maintenant la seconde génération qui a hérité de l'affixe de Landoaur et qui défend ses couleurs.
Notre bru Nadia et notre fils Eric qui vivent en Normandie ont attrappé le virus du bouledogue. ils élèvent leurs boules avec autant de passion et d'exignence. Nous leur souhaitons beaucoup de succés et surtout peaucoup de plaisir dans la passion qui les anime.
© Landouar. Françoise Girard